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L'isotopie du Li dans les micas par microsonde ionique : développement et applications aux Tufs volcaniques de Macusani (Pérou) et aux pegmatites à métaux rares de la ceinture de la Rivière Orange du Namaqualand (Afrique du Sud)
Christophe Ballouard  1@  , Yves Marrocchi  2@  , Romain Millot  3@  , Julien Mercadier  1@  , Nordine Bouden  2@  , Philippe Lach  4@  , Aurélien Eglinger  1@  , Oscar Laurent  5@  , Melleton Jérémie  4@  , Marlina Elburg  6@  , Michel Pichavant  7@  
1 : GeoRessources
Université de Lorraine - UMR CNRS 7359 - GeoRessources
2 : Centre de Recherches Pétrographiques et Géochimiques
Université de Lorraine, Centre National de la Recherche Scientifique
3 : Lithium de France
Lithium de France
4 : Bureau de Recherches Géologiques et Minières (BRGM)
BRGM
5 : Géosciences Environnement Toulouse
Université Toulouse III - Paul Sabatier, Centre National de la Recherche Scientifique
6 : University of Johannesburg [South Africa]
7 : Institut des Sciences de la Terre dÓrléans - UMR7327
Université d'Orléans, Centre National de la Recherche Scientifique

Les mécanismes d'enrichissement extrême en Li des pegmatites à métaux rares sont sujets à controverses, que ce soit vis à vis des processus qui contrôlent la fertilité de leur liquide parent, ou des processus d'évolution interne impliqués dans la zonation des corps pegmatitiques. La forte différence de masse entre 7Li et 6Li peut mener à un fractionnement significatif, en particulier dans des magmas felsiques de relativement faibles températures comme les pegmatites, et ce système isotopique présente un fort potentiel pour révéler les processus qui gouvernent leur enrichissement en métaux. Cependant, le manque de coefficients de fractionnement isotopique (α) entre liquides silicatés et micas limite la quantification de ces processus. De plus, les études préalables se sont majoritairement centrées sur des analyses ‘globales' qui ne permettent pas de tenir compte de processus de fractionnement d'équilibre ou cinétique d'échelle micrométrique. Pour pallier à ces problématiques, le développement de l'analyse en isotope du Li des micas par microsonde ionique a été entrepris avec comme cas d'application les Tufs de Macusani et la ceinture de pegmatites à métaux rares de la Rivière Orange. Le développement de micas de référence et la correction du fractionnement de masse instrumental, basée sur la différence entre la proportion de Si tétraédrique et des cations bivalents octaédriques (Fe, Mg, Mn), permet la mesure in situ du δ7Li des micas de la série muscovite-lépidolite. L'analyse de la muscovite et du verre rhyolitique en équilibre dans les Tufs de Macusani permet d'estimer une valeur pour α muscovite/liquide rhyolitique ≤ 0.98. Dans la ceinture de pegmatite de la Rivière Orange, la corrélation globalement positive entre δ7Li (- 8 à + 5 ‰) et concentration en Li (~100-3000 ppm) de la muscovite depuis les pegmatites stériles à minéralisées en Li-Ta-Be implique soit une variabilité significative de la composition de leur source soit un taux extrême de cristallisation fractionnée (≤ 99 %pds). Dans les pegmatites minéralisées, l'augmentation du δ7Li (+ 8 à + 16 ‰) à la transition muscovite-lépidolite du cœur vers les bordures d'un même cristal peut refléter la formation d'un liquide de bordure isotopiquement lourd et enrichi en Li au stade magmatique-hydrothermal.


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