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Etude multi-échelle de l'hétérogénéité de la serpentinisation : cas d'étude de la lherzolite du Turon de la Técouère, Pyrénées (France)
Keanu Loiseau  1, 2@  , Sébastien Bordes  1@  , Valentin Petit  1@  , Charles Aubourg  1@  , Guilhem Hoareau  1@  , Nicolas Lefeuvre  2@  , Eric Thomas  2@  , Johann Dupuy  2@  , Christophe Rigollet  2@  , Isabelle Moretti  1@  
1 : Laboratoire des Fluides Complexes et leurs Réservoirs
Université de Pau et des Pays de l'Adour
2 : CVA ENGINEERING
CVA Engineering

Que cela soit au nord ou au sud des Pyrénées, des émanations d'hydrogène ont étés détectées le long de grands accidents majeurs. L'origine possible de cet H2 serait la serpentinisation du corps mantellique localisé à moins de 8 km sous le bassin de Mauléon et dont les lherzolites, exhumées à la faveur de mouvements diapiriques et tectoniques, en sont les témoins exposés en surface (une quarantaine de corps le long de la chaîne pyrénéenne).

L'étude porte sur le corps mantellique du Turon de la Técouère (TT), localisé dans les Chaînons Béarnais. La littérature fait état d'un massif entièrement mylonitisé, faiblement serpentinisé (2-32%wt de serpentine) et dépourvu de magnétite. Ce dernier est emballé dans les formations salifères triasiques et associé à des rafts de Paléozoïque et des fragments d'ophites. Le corps est probablement en contact en profondeur avec la faille active du Mail Arrouy ; des émanations d'H2 sont mesurées atteignant des concentrations de 0.1%.

L'objectif est de caractériser l'hétérogénéité du taux de serpentinisation en appliquant une approche multi-outils permettant notamment la quantification de la magnétite, co-produit de la serpentinisation.

Les mesures de champ magnétique total permettent de cartographier l'extension en profondeur du TT avec des anomalies de ± 3,5%. Les mesures in-situ de susceptibilité magnétique permettent de révéler des zones contrastées avec des valeurs d'un ordre de grandeur supérieur aux valeurs les plus faibles (jusqu'à 2.10-2 SI). Des observations supplémentaires en microscopie classique et de la microtomographie à rayon X ont été effectuées. Elles nous ont permis de vérifier que la magnétite est présente depuis les zones les moins serpentinisées (quelques %) jusqu'à celles les plus serpentinisées (jusqu'à 60%). Les magnétites semblent se développer préférentiellement dans les plans de mylonitisation.

La susceptibilité magnétique ainsi que la microtomographie montrent que la magnétite est produite dès les premiers stades de serpentinisation et l'hétérogénéité de la susceptibilité magnétique que des chemins de migration préférentiels peuvent se former localement. La susceptibilité est donc un proxy de choix pour détecter et quantifier la magnétite et son hétérogénéité à l'échelle d'un massif. Cette description est primordiale pour déterminer in fine le potentiel rémanent d'une roche génératrice d'H2.


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