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Flux sédimentaires et dynamique des chenaux fluviatiles lors d'un changement climatique brutal et implications granulométriques et volumétriques : exemple du PETM dans le bassin sud-pyrénéen (Espagne)
Marine Prieur  1@  , Amanda Wild  2  , Alex Whittaker  3  , Cécile Robin  4  , Perach Nuriel  1  , Charlotte Fillon  5  , Jean Braun  2  , Fritz Schlunegger  6  , Tor Somme  7  , Sebastien Castelltort  1  
1 : Université de Genève
2 : GFZ-Potsdam
3 : Imperial College London
4 : Géosciences Rennes
Géosciences Rennes UMR6118
5 : TOTAL ENERGIES
Total Energies
6 : Université de Berne
7 : EQUINOR Oslo

Les changements climatiques impactent le routage sédimentaire, modifiant l'érosion, les dynamiques de transfert et les lieux et modalités de dépôt. La compréhension des impacts des changements hydrologiques sur ces processus de surface est primordiale pour la prédiction des logiques de dispersion des sédiments à la fois dans le monde moderne et dans les archives sédimentaires.

Bien que le flux sédimentaire soit défini comme une variable clé, des études récentes montrent que d'autres paramètres, comme la dynamique des chenaux fluviatiles, sont sensibles aux variations hydrographiques et ont un impact majeur sur les transports de sédiments. Les relations entre (1) flux sédimentaires en sortie de zone source, (2) stockage dans les plaines alluviales, et (3) dépôt dans les bassins profonds sont encore peu contraintes en termes de processus, granulométrie et budgets volumétriques sur un continuum « source-to-sink ».

Notre étude prend l'exemple d'un changement climatique majeur du Cénozoïque, le PETM (Paleocene-Eocene Thermal Maximum, 56 Ma) et de ses impacts sur les logiques « source-to-sink » du bassin sud-pyrénéen (Bassin de Tremp, Espagne).

Tout d'abord, la capacité de transport des systèmes fluviatiles est estimée grâce à des quantifications paléo-hydrauliques permettant de reconstituer les pentes et débits d'eau et de sédiments avant et pendant le PETM. La dynamique des chenaux et l'érosion des dépôts de plaine alluviale sont quantifiés par comptages sur lames minces de microcodiums dans des grès fluviatiles à marins. Finalement, les volumes sédimentaires préservés et érodés sont calculés.

Les données renseignent sur une augmentation des pentes et des flux durant le PETM, à laquelle s'ajoute une intensification de la dynamique des chenaux montrée par une multiplication par 4 de la quantité de plaine alluviale remobilisée vers le domaine marin. Ces intensifications de flux et de dynamique sédimentaires sont appuyées par une multiplication par 3 des taux volumétriques de sédiments déposés dans le bassin durant le PETM.

Le couplage de ces trois méthodes permet d'estimer les processus à l'œuvre dans l'intensification de la dynamique de transport sédimentaire lors du changement climatique. Il est alors possible d'estimer la fréquence des événements de crues catastrophiques et ainsi de donner une idée des risques associés.


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