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Les événements hyperthermiques de l'Eocène : nouvelles données isotopiques (δ13Corg) et possibles événements climatiques enregistrés dans le Bassin parisien
Julien Talon  1, 2@  , Pierre Pellenard  1@  , Jean-Marc Baele  2@  , Florence Quesnel  3@  , Marie-Pierre Aubry  4@  , Anne-Lise Santoni  1@  , Christine Fléhoc  5@  , Catherine Lerouge  5@  , Justine Briais  3@  , Christian Dupuis  2@  
1 : Laboratoire Biogéosciences, UMR CNRS 6282, Université de Bourgogne
Université de Bourgogne
2 : Géologie Fondamentale et Appliquée, Université de Mons, 7000 Mons, Belgique
3 : Bureau de Recherche Géologique et Minière (BRGM), Georesources Division, Orléans, France
Bureau de Recherches Géologiques et Minières (BRGM)
4 : Department of Earth and Planetary Sciences, Rutgers University, 610 Taylor Road, Piscataway, New Jersey 08854, USA
5 : Bureau de Recherche Géologique et Minière (BRGM), Laboratories, Orléans, France
Bureau de Recherches Géologiques et Minières (BRGM)

Les perturbations isotopiques et climatiques brèves et intenses de l'Eocène (épisodes hyperthermiques PETM, ETM 2 & 3, EECO, LLTM, MECO), sont bien enregistrées dans les séries marines à partir de foraminifères benthiques et planctoniques (Zachos et al., 2008 ; Westerhold et al., 2020). Elles restent cependant relativement mal caractérisées dans les séries continentales à côtières, malgré l'intérêt majeur de comprendre l'impact de tels événements sur les dynamiques de remplissage sédimentaire et sur les écosystèmes associés. Dans le Bassin parisien, seul le PETM a clairement été identifié, notamment à partir des données isotopiques du carbone de la matière organique (Garel et al., 2013). Cette étude apporte de nouvelles données isotopiques du carbone de la matière organique dispersée dans les sédiments (δ13Corg), en parallèle de l'évolution des assemblages argileux qui peuvent témoigner des variations des conditions hydriques en lien avec les perturbations climatiques intenses reconnues.

Les données couvrent l'intervalle post-PETM (Yprésien) à Bartonien sur deux forages (Le Tillet, Ussy-sur-Marne) et deux coupes (Saint-Maximin et Isles-lès-Meldeuses). Pour ces quatre sites, les analyses isotopiques ont été couplées à des analyses minéralogiques (DRX sur roche totale et fraction argileuse) et de la géochimie élémentaire (LIBS). Au Tillet, les valeurs du δ13Corg, oscillent entre -25 et -28‰ au cours de l'Yprésien puis augmentent progressivement jusqu'à atteindre une valeur moyenne de -21‰ au Lutétien et au Bartonien inférieur. La discordance majeure des sables bartoniens sur les Marnes et Caillasses est marquée par un important décalage, les valeurs du δ13Corg passant d'environ -20,5‰ à ‑27‰. Ce brusque passage à des valeurs plus négatives se retrouve sur les trois sites où le contact entre ces deux formations est observable. Le LLTM pourrait être représenté par un pic négatif à -24‰ au début des Marnes et Caillasses. L'épisode aride du LLTM, combiné à un confinement du bassin en lien avec un évènement tectonique pyrénéen majeur (Briais, 2015), a probablement renforcé les mécanismes de formation de minéraux magnésiens. Un épisode à kaolinite observable sur trois coupes dans les sables bartoniens pourrait correspondre à un épisode plus hydrolysant, peut-être lié au MECO, malgré une réponse isotopique peu marquée.



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