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Les conceptions du risque face aux crises et la mémoire des événements en territoire insulaire tropical. Modalités d'établissement d'une culture du risque aux Antilles.
Yves Mazabraud  1@  , Alexandra Renouard  2@  , Adam Abdou Alou  3@  , Michelet Clerveau  4@  , Béatrice Jeannot-Fourcaud  3@  , Thomas Forissier  3@  
1 : Géosciences Montpellier (U. des Antilles, CNRS, U. de Montpellier)
2 : Department of Civil and Environmental Engineering [Imperial College London]
3 : Centre de recherches et de ressources en éducation et formation [UR6_3]
Université des Antilles
4 : Université d'Etat de Haïti, faculté de Géographie

Les Petites Antilles sont constituées de différents territoires insulaires soumis à des aléas naturels qui façonnent leur géographie et influent sur les sociétés. Les catastrophes qui jalonnent l'histoire récente de l'archipel sont autant de marqueurs mémoriels qui laissent une trace plus ou moins profonde et plus ou moins durable dans le rapport qu'entretiennent les hommes avec leur environnent. De par le monde, certaines sociétés se sont développées historiquement en forgeant un lien avec les risques naturels auxquels elles sont soumises. Ce lien peut s'exprimer simplement par une conscience importante des enjeux, visible dans la préparation institutionnelle et éducationnelle des risques pour en atténuer les effets et améliorer la résilience. Mais il peut aller beaucoup plus loin, jusqu'à conférer un rôle mythologique aux forces en jeu - l'Indonésie, le Japon en sont des exemples emblématiques - et l'on retrouve des mythes liés aux volcans et aux séismes se retrouvent dans de nombreuses civilisations antiques. Notre étude porte sur deux aspects. Le premier est la persistance de la mémoire des catastrophes au sein de la société et des familles. A l'aide de questionnaires, nous évaluons la durée de la mémoire des crises en Guadeloupe (séisme de Pointe à Pitre de 1843, crise volcanique de 1976, cyclones Hugo, 1989, et Maria, 2017) au sein des générations, en fonction de l'intensité des impacts. L'objectif est de fournir des informations descriptives sur l'établissement et à la persistance d'une culture du risque. La seconde partie de l'étude consiste à établir des profils individuels modélisant les interactions des sujets entre eux et avec leur environnement. Ces profils sont destinés à être utilisés de manière opérationnelle pour aider à cibler les actions de sensibilisation ou d'éducation les mieux adaptées à un groupe social donné dans son contexte. Nous cherchons ainsi à définir quels paramètres psycho-sociaux et géographiques permettent d'identifier des groupes de profils individuels cohérents en termes de préparation aux risques naturels, afin de renforcer la préparation et la résilience de la population face aux crises.

Cette étude est résolument pluridisciplinaire (géographie, géosciences, didactique des sciences, linguistique) et est soutenue par la Fondation de la Croix-Rouge Française.


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