Programme des sessions > Par intervenant > Espinoza Alvaro

Le granite de Paita, situé sur la côte nord du Pérou, est un complexe plutonique qui inclut des stocks granitiques, pegmatites et aplites encaissé par une série métamorphique, de bas degré d´âge Paléozoïque indifférencié. L´intrusion principale consiste en un granite peralumineux, de type S à deux micas présentant une déformation probablement syn- `a post-magmatique, recoupé par différents stocks granitiques mineurs, avec ségrégations pegmatitiques et des dykes de pegmatite et aplite, ces derniers présentant localement un arrangement en tresse. Tous les corps ignés présentent des anomalies géochimiques en étain (8-16 ppm). Une altération hydrothermale de type greisen par-dessous forme des bandes de quartz-muscovite dans un arrangement semblable à un stockwork avec 31 ppm Sn, est associée spatialement à l´intrusion principale. La présence des granites, pegmatites et altération hydrothermale font du granite de Paita un lieu d'intérêt pour l'étude de l'interaction et de l'évolution continue magmatique → pegmatitique → hydrothermale.

Les caractéristiques pétrographiques et géochimiques du Granite de Paita suggèrent une source par fusion partielle de roches pélitiques, en l'absence de vapeur, et une différenciation magmatique par fractionnement du plagioclase, biotite, muscovite, zircon et monazite. Nous proposons un modèle d'emplacement passif, dans un système transtensionnel de type pull-apart, dans un contexte géodynamique d'extension associé chronologiquement et spatialement au rifting Permo-Triasique de la marge occidentale de la Pangée.

La classification des magmas en type S, l'altération de type greisen et les contenus anomaux d'étain suggèrent une association potentielle avec des systèmes à Sn±W. Cependant, aucun minéral métallique (p. ex., cassitérite, wolframite) n'a été reconnu. Les analyses pétrographiques et géochimiques du granite de Paita suggèrent un degré modéré de différenciation magmatique, une interaction limitée avec les fluides hydrothermaux et un emplacement à une profondeur supérieure à 8 km, des caractéristiques peu favorables pour la formation de minéralisations hydrothermales significatives.