Programme des sessions > Par intervenant > Braud Isabelle

La pression sur la ressource en eau, en sol, sur les écosystèmes est chaque jour en train de devenir de plus en plus prégnante. Les conflits d'usage, les inégalités sociales, les tensions politiques s'accentuent dans une tendance au réchauffement climatique, à des évènements météorologiques de plus en plus extrêmes. Une science des lieux au croisement de la climatologie, de la géologie, de l'écologie est de plus importante à développer pour permettre d'améliorer notre connaissance des rétrocontrôles entre vivants et non vivants, humains et non humains et d'engager les porteurs d'enjeux dans la transformation de nos territoires vers une avenir plus soutenable.

L'infrastructure européenne eLTER (Integrated European Long-Term Ecosystem, critical zone and socio-ecological Research ) est destinée à donner naissance à un réseau paneuropéen de sites et de plateformes instrumentées permettant d'observer l'ensemble des compartiments de la zone critique, de la biodiversité à la composition des sols, des cycles biogéochimiques aux caractéristiques socio-économiques. Elle répond à l'urgence de pouvoir disposer de séries de données au long-terme permettant de croiser les informations physique, chimiques, biologiques et socio-écologiques et de conduire à des modèles conceptuels intégrés.

En France, cette infrastructure ce décline au travers des deux réseaux OZCAR (observatoires de la zone critique, application et recherche) et le réseau des Zones Ateliers. Les deux sont des infrastructures de recherche respectivement issues du champ des sciences de la Terre et de l'écologie respectivement. La construction d'eLTER offre une opportunité historique de réconcilier disciplines et pratiques scientifiques et en particulier d'impliquer la société. Nous présenterons l'état du développement de l'infrastructure elTER et les conséquences sur la stratégie française d'observation de la zone critique.