Une part significative des ressources géologiques qui alimentent aujourd'hui les industries européennes est issue de sous-sols situés hors d'Europe. Ce constat est flagrant pour les matières métalliques, omniprésentes en quantité/diversité dans de très nombreuses technologies actuelles et futures, y compris le High-Tech et les énergies renouvelables. Dans un contexte de pressions croissantes sur l'approvisionnement en matières premières, plusieurs voix plaident pour un renforcement de l'extraction en Europe, y compris en France et Belgique. L'acceptabilité sociale (terme peut-être mal choisi ?) des mines/carrières y est souvent délicate et constitue l'une des principales préoccupations des permis d'explorer/exploiter. Parmi les causes de résistance locale, on citera le syndrome NIMBY (Not In My Back Yard), lui-même basé sur de multiples causes, mais également d'autres aspects souvent moins évoqués, comme les plus globales ambitions NIABY (Not In Anyone Back-Yard) ou BANANA (Build Absolutely Nothing Anywhere Near Anything), les pénibles souvenirs associés à l'extraction ancienne des ressources minières régionales, la réputation parfois sulfureuse des compagnies extractives, le fréquent souhait de privilégier d'autres secteurs économiques (par exemple le tourisme)... A partir du cas concret d'une récente demande de permis d'exploration dans le district minier historique de La Calamine (type de gisement éponyme) en Belgique, la présente communication confirmera que la perception de l'industrie extractive par le citoyen européen se bâtit - et se gère - au travers d'une approche résolument transdisciplinaire, mêlant sociologie, économie, pédagogie, communication, environnement, droit, (géo)politique, histoire, philosophie, éthique, ... et enfin géologie (incluant les sciences/disciplines associées dont l'engineering). Gérer les ressources minérales en Europe est un défi de taille puisqu'il s'agit d'informer, décider et agir dans un paysage où le citoyen est généralement peu renseigné sur les notions/enjeux géologiques. L'effet des réseaux sociaux est, dans ce contexte, mono-orienté et amplificateur. Une stratégie publique claire, des institutions toujours plus compétentes et fonctionnelles, une meilleure conscientisation du Public, des extractions « toujours plus responsables » sont parmi les bases d'un travail qui ambitionne d'aligner quatre objectifs a priori en partie contradictoires : utilisation raisonnée de ressources naturelles non renouvelables, croissance rentable pour les industries, satisfaction des besoins du consommateur et gestion des résistances citoyennes locales.