Les mystères géologiques de monuments antiques de la ville de Nîmes : Collections et Patrimoine.
Geoffray Musial  1@  , Adeline Rouilly  1@  
1 : Museum d'Histoire naturelle de Nîmes
ville de nimes

Pour révéler les mystères géologiques qui se cachent dans les pierres des monuments antiques de la ville au public, nous avons utilisé des éléments de la fabuleuse collection géologique d'Emilien Dumas (1804-1870), érudit, paléontologue et géologue français, qui arpenta le sud de la France en élaborant la première carte géologique du Gard. L'explorateur du Gard recueillit près de 20 000 échantillons dont certains, prélevés dans d'anciennes carrières romaines ou sur les affleurements, qui se trouvent sous forme de cubes de roche de dix centimètres d'arête. Cette riche collection reflétant la grande diversité géologique du Gard, et présente au Muséum de Nîmes, est illustrée dans une maquette de la ville à l'Antiquité permettant alors de relier les Monuments Romains à la géologie régionale. En effet, dans l'Antiquité, la ville fut construite par les romains avec des pierres calcaires provenant des carrières alentours. Leur couleur, leur dureté et leur grain sont le fruit de la riche histoire géologique de la région. La pierre de Roquemaillère, d'âge Hauterivien Supérieur (Crétacé), est un calcaire compact de couleur blanche à bleuâtre à grain fin qui servit notamment pour le mur d'enceinte de la ville. La pierre de Barutel, d'âge Barrémien Inférieur (Crétacé), est un calcaire compact de couleur blanche à grisâtre à grain fin, abondamment exploité pour les Arènes. La pierre des Lens, d'âge Barrémien Supérieur (Crétacé), est un calcaire compact homogène d'un blanc éblouissant, reconnu pour sa qualité de taille et utilisé pour de nombreuses sculptures et décors comme celles de la Maison Carrée. La pierre de Vers-Pont-du-Gard, d'âge Burdigalien (Miocène), est un calcaire tendre de couleur jaune paille à roussâtre riche en débris de coquille célèbre pour édifier le Pont du Gard. Mais la diversité des pierres miocènes, visible dans les différentes carrières de la périphérie nîmoise, est le résultat d'une paléogéographie particulière gouvernant les dépôts sédimentaires il y a 20 millions d'années. Il y a par conséquent un lien étroit entre la géologie régionale, les caractéristiques des roches des carrières romaines et les monuments antiques que l'on retrouve dans la collection d'Emilien Dumas conservée et valorisée au Muséum d'Histoire naturelle de Nîmes.



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