E-Récolnat, de 2013 à 2022, retour sur 10 années d'inventaire dans les collections paléontologiques
Jérôme Thomas  1@  , Équipe E-Récolnat@
1 : Biogéosciences
Université de Bourgogne, CNRS : UMR6282, École Pratique des Hautes Études [EPHE]

Le programme « e-Récolnat : Valorisation de 350 ans de collections d'histoire naturelle : une plateforme numérique », lauréat des Programmes d'Investissements d'Avenir pour les Infrastructures en biotechnologie et santé en 2012, vient de s'achever. Né d'un consortium de différentes institutions françaises, il comportait trois principaux volets : 1) le développement d'un portail d'accès aux données concernant les spécimens botaniques, zoologiques et paléontologiques, 2) la numérisation massive d'herbiers et leur documentation par les sciences participatives ainsi que 3) l'informatisation et la numérisation de spécimens de référence en zoologie et paléontologie.

La stratégie mise en place pour l'informatisation et la numérisation des spécimens de référence pour ce programme a mis en lumière certaines forces mais également des faiblesses dans les collections paléontologiques. L'importance aussi bien quantitative que qualitative des collections universitaires est administrativement sous-évaluée, faisant peser un risque de destruction pour certaines. Le taux d'informatisation des collections reste encore faible, conduisant à des lacunes de données accessibles en ligne (dark data). Si la France compte des collections paléontologiques dans plus de 300 établissements (musées, muséums et universités), l'absence de personnels spécifiquement formés pour une majorité d'institutions est un frein à cette informatisation. Le temps dédié à la gestion des collections est trop faible et conduit à sous-estimer le nombre de spécimens de référence. Certaines solutions existent et ont été mises en place pendant ce projet afin de documenter, informatiser, géoréférencer et numériser les types et figurés paléontologiques conservés en France, en utilisant des standards internationaux (Darwin et Dublin Cores) pour l'interopérabilité et la stabilité des données décrivant ces spécimens.

Le consortium d'e-Récolnat a permis la constitution du Groupement d'Intérêt Scientifique Récolnat (Réseau national des collections naturalistes), inscrit sur la feuille de route des Infrastructures de Recherche du Ministère de la Recherche depuis 2016. Cette reconsidération des collections scientifiques par le biais du numérique a déjà servi de levier aux financements de certaines infrastructures matérielles de conservation. Espérons que de telles initiatives puissent être reconduites, que ce soit à l'échelle française ou européenne puisque Récolnat est le point nodal français de l'infrastructure européenne DiSSCO (Distributed System of Scientific Collections).


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