Les récentes avancées analytiques et méthodologiques au LA-ICP-MS/MS ont démontré leurs potentiels à dater les phases riches en K (p. ex. feldspath et micas) et ubiquistes dans des environnements magmatiques et hydrothermaux. Les minéralisations métalliques hydrothermales sont des objets particulièrement compliqués à dater de par la présence aléatoire de minéraux accessoires datables, syngénétiques de la minéralisation.
Les Alpes occidentales présentent de nombreuses minéralisations polymétalliques dans des contextes lithostructuraux variés. Le manque de données géochronologiques, minéralogiques, thermobarométriques et géochimiques des paléofluides associés limite notre capacité à établir avec certitude l'origine et le contexte géodynamique des gisements métalliques au cours des cycles orogéniques successifs (Varisque/Alpin). Dans ce travail, nous avons mené une approche multithématique combinant études de terrain, caractérisations structurales et microstructurales, analyses géochronologiques et utilisation de données thermobarométriques pour contraindre les modèles métallogéniques à l'origine des gisements de Pb-Zn-Ag. En particulier, la datation U-Pb in situ sur monazite/allanite et la datation Rb-Sr in situ sur mica blanc ont été utilisées pour une comparaison croisée de leur potentiel et de leurs limites dans ce système ouvert riche en Pb. Les minéralisations sélectionnées sont situées (1) dans le socle des massifs cristallins externes, et (2) dans la couverture sédimentaire du domaine externe du Briançonnais. Ces minéralisations sont stratoïdes et situées dans des roches hôtes mylonitisées à proximité de contacts lithologiques ou tectoniques majeurs. Le nouvel ensemble de données géochronologiques n'indique que des âges alpins, sans aucune preuve géochronologique d'un héritage Varisque. Les âges Rb-Sr (34.6 ± 4.7 Ma et 18.5 ± 3.6 Ma) sont en accord avec les âges U-Pb (35.1 ± 4.7 Ma et 14.9 ± 7.6 Ma). En outre, la datation Rb-Sr in situ du mica blanc permet également de distinguer les événements de circulation de fluides (par exemple 19.3 ± 2.05 Ma) non enregistrés par les minéraux accessoires riches en REE (37.1 ± 0.7 Ma), ce qui démontre le potentiel de cette méthode pour dater des minéralisations et des processus d'interaction fluide-roche.