La croissance des colonies coralliennes dépend de nombreux facteurs environnementaux: température, salinité, oxygénation, turbidité, etc. Ces facteurs influencent le taux de croissance des colonies, mais également les assemblages d'espèces et par conséquent les faciès sédimentaires.
À l'échelle de temps des cycles eustatiques, la croissance des récifs coralliens dépend de ces assemblages et du potentiel de croissance des colonies, mais également de l'espace d'accommodation disponible pour le récif.
Les séquences de terrasses récifales sont couramment utilisés comme marqueurs de l'interaction entre les variations passées du niveau marin et la déformation de la surface terrestre. La complexité de leurs morphologies limite jusqu'à présent leur interprétation: seuls l'élévation et l'âge des terrasses sont utilisés pour reconstruire les altutudes et âges des maximums relatifs du niveau marin.
Pour améliorer cette interprétation et permettre la décorrélation de facteurs contrôlant la morphologie des séquences récifales (taux de croissance de récifs, variations du niveau marin et déformation de la surface), nous utilisons un modèle numérique cinématique reproduisant les différents régimes de croissance récifaux.
À partir d'un cas détude, la double terrasse associée au maximum isotopique marin (MIS) 5e de la séquence de Cape Lundi, sur l'île de Sumba, Indonésie, et d'une étude paramétrique sur la taille des récifs modernes, nous utilisons des particularités morphologiques pour mieux appréhender les intéractions entre ces facteurs.
Dans les deux cas, le régime de croissance des récifs, contrôlé par la différence entre le potentiel de croissance d'un récif et les variations relatives du niveau marin, produisent des morphologies très variables en fonction du volume et de la géométrie de l'espace d'accommodation. Ce dernier dépend lui-même des intéractions entre variations du niveau marin passées, déformation de la surface terrestre et potentiel de croissance du récif.